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Zone Fantastique
1 septembre 2010

Splice de Vincenzo Natali

imagesSplice

de

Vincenzo Natali

(2010)

Avec: Adrien Brody, Sarah Polley,Delphine Chaneac, David Hewlett

Photographie: Tetsuo Nagata

Montage: Michele Conroy

Musique: Cyrille Aufort

 

  Clive et Elsa couple de chercheurs en ADN créent une créature étrange à l'insu du laboratoire qui finance leurs recherches. Baptisé Dren, elle connaît une croissance extraordinaire et met en péril l'équilibre de la relation qu'entretiennent les deux scientifiques. 

 

   Avec un pareil postulat on pouvait s'attendre à un film certes classique bâti sur un schéma frankensteinien mais dérangeant à l'image du troublant Embryo (réalisé en 1976 par Ralph Nelson) au point de départ et au développement assez similaires. Malheureusement le principal défaut de Splice est justement un manque étonnant de crédibilité. D'emblée la vision du laboratoire comme une cafétéria peuplée de geeks au comportement adolescent (d'ailleurs Dren est l'anagramme de Nerd, ça s'invente pas...) discrédite l'univers dans lequel se déroule le long métrage et l'éloigne d'une représentation réaliste de l'horreur. La manière dont le scénario progresse, amenant trop vite les éléments clefs, à savoir le mimétisme de la créature, son affect, la fascination du père, le choix d'éliminer la mère, le passif douloureux de celle-ci, qui auraient mérité une meilleure mise en place. Cette façon d'empiler les événements constitutifs du drame, n'ouvre sur aucun attachement aux personnages qui apparaissent davantage en pantins bons à porter l'intrigue qu'en êtres de cher et de sang. Le trouble qui s'installe entre Clive et Dren ne fait l'objet d'aucun traitement spécifique, on a simplement l'impression que les choses suivent un cours naturel ce qui bien entendu s'avère un sacré problème puisque se joue ici une double transgression scientifique (une déformation professionnelle en gros) et oedipienne. De fait le passage à l'acte, malgré un traitement érotique frontal, ne choque pas et sa résolution digne d'une pièce de boulevard la fait sombrer dans le ridicule. De même que l'orientation finale du film, vers le survival express, (dix minutes montre en main) apparaît bâclée, ainsi que quelque peu hors propos, loin de l'inti misme voulu par Natali. Reste à espérer que ce dernier trouvera dans l'adaptation de Neuroromancer un meilleur écrin pour sa mise en scène. 

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