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Zone Fantastique
22 mars 2011

The Silent House/La Casa Muda

the_silent_house_la_casa_muda__300La Casa Muda

de

Gustavo Hernandez 

Scénario: Oscar Hestevez, Gustavo Hernandez et Gustavo Rojo

Avec: Florence Colucci, Gustavo Alonso, Abel Tribaldi...

Photographie: Pedro Luque

Montage: Gustavo Hernandez 

 

   Laura et son père s'apprêtent à retaper une vieille maison que le propriétaire compte revendre au plus vite. Des bruits étranges provenant de l'étage au-dessus ne tardent pas à inquiéter la jeune femme... 

   Pas beaucoup de choses à dire sur La Casa Muda, qui tout urugayen qu'il soit, tout aussi sélectionné à Cannes, puis à Géradmer qu'il fut, restera certainement dans les annales des pires longs métrages horrifiques sortis récemment. Inutile de pérorer sur le procédé du (faux) plan séquence étiré tout au long de ses soixante-dix-huit minutes chiantes comme la pluie. Le dispositif du mise en scène instauré par le réalisateur, ne trouve non seulement aucune justification, mais dessert le projet dans les grandes largeurs. Pointant par ses nombreuses hésitations la présence du caméraman, dès l'embarrassant passage de la clôture de barbelés (où l'hésitation du cadreur prête à rire), qui ne joue aucun rôle interne au récit, la caméra se fait l'écho d'un langage filmique à l'indécision flagrante. On part avec l'idée qu'elle traquera sans cesse l'héroïne, l'enfermera dans cette maison tout comme elle s'enferme dans sa propre psychose, avant découvrir que non, selon les séquences, le point de vue, change, devenant objectif ou subjectif sans raison apparente. Les nombreux recadrages arbitraires fatiguent vite et surtout l'absence de découpage ne met jamais en valeur un décor pourtant intriguant lors de la courte exposition. On aurait sans doute gagné, à ce que des plans viennent mettre l'accent sur l'atmosphère, sur les murs de cette maison silencieuse, crée un microcosme de l'oppression propre au cinéma de maison hantée. Malheureusement, le jeune cinéaste se contente d'épuiser en moins de dix minutes la force potentielle du hors champ sous une pléthore de craquements dont le personnage ignore l'origine et dont on finit par se moquer. Dans un ordre d'idée similaire, les passages dans le noir total apparaissent bien faibles tant dans leur portée pragmatique, assurer la coupe "invisible" (l'effet inverse se produit, le procédé datant au moins de La Corde), que dans leur dimension symbolique des glissements mentaux de Laura. La notion même de temps réel tant vantée par l'affiche ainsi que la campagne promotionnelle, se heurte au simple fait que le lieu du drame baigne dans les ténèbres créant justement une temporalité floue, bien pratique pour conduire à des ellipses qui fragilisent le procédé, le ramenant au mieux à une équivalence narration/récit/temps de projection, qu'un dénouement post générique achève dans un auteurisme ridicule. Inversant la donne d'un REC qui débutait sous les auspices plus ou moins réalistes du film d'infectés contextualisé dans une réalité hyper tangible, avant de basculer lors de son final puissant dans le fantastique religieux, Hernandès amorce une histoire de hantise qu'il balaie vite pour suivre la route d'un slasher anémique, dont la résolution lorgnant vers la caricature art et essai à tendance sensément malsaine, décrédibilise l'ensemble du film. Lequel déjà bien malade n'en demandait pas tant, désormais paré à sombrer dans le champ des pires expériences cinématographiques de l'année. 

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