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Zone Fantastique
26 décembre 2009

Zombieland

ZombielandZombieland

de

Ruben Fleischer

                                    (2009)

  "Ceux qui veulent voir un film dans la veine de Shaun of the dead ou du Loup Garou de Londres devraient prendre leur pied", voici comment Ruben Fleische défend son film, et l'oriente vers la comédie horrifique, sous-genre délicat où les nanars (Dead and Breakfast, Undead, Le Loup Garou de Paris) pullulent aux côtés de quelques classiques inusables (en plus des deux titres mentionnés plus haut, Evil Dead 2, Bad TasteBraindead, Tremors,). Seulement voilà, son premier long métrage n'a ni l'étrangeté du chef d'oeuvre de Landis mélange d'horreur crue et d'humour aussi bien potache que subtil; ni l'inventivité de son référent anglais. A vrai dire, détail "amusant", là où Shaun of the dead abordait en filigrane la fainéantise, Zombieland est simplement quant à lui un film profondément paresseux. Que le jeune cinéaste ne cherche jamais à dynamiter, ni même à dynamiser les deux sous-genre au carrefour desquels il se trouve, à savoir le buddy-movie et donc la comédie d'horreur, sans constituer un argumet suffisamment fort, est révélateur du manque de courage de son oeuvre qui ne se refuse à dépasser ses quelques acquis.  Qu'on trouve dès la séquence d'introduction qui constitue le meilleur de Zombieland. En voix off Columbus (Jesse Eisenberg, Les Berkman se séparent) nous explique la petite situation, à savoir sa vie de geek bien caricatural (grosso modo malin flemmard associal puceau gamer, ...) prise dans la grande situation, l'invasion du Monde (Les Etats-Unis,pour les étourdis) par les zombies. On sourit, puis on rit franchement à l'écoute de son exposé très censé, qui veut par exemple que les personnes en sur-poids furent par manque d'endurance les premières victimes. Autre idée assez drôle les règles de survie du jeune homme s'affichent à l'écran au même moment que la situation qu'elles illustrent. Malheureusement il s'agit de la seule idée avancée par le cinéaste, qui à trop nous la resservir durant tout le reste de son film la rend insupportable. Passées les dix premières minutes et la rencontre entre Harrelson et Eisenberg, Zombieland plonge dans une monotonie lénifiante. Le film de morts-vivants n'est pas plus exploité que la comédie qui se résume à des gags assénés sur fond de hard rock, tandis que la manière dont le scénario avance frôle l'amateurisme. Que Columbus et Tallahassee se fassent piquer une fois leur voiture par Little Rock et Wichita passe encore, sauf que la même siituation se reprduit moins d'un quart plus tard, dans le seul but de faire progresser le scénario, et de resserrer les liens entre les personnages. Des protagonistes certes attachant, quoique très caricaturaux, trop vite dessinés pour qu'on puisse ressentir quelque chose pour eux. On reste ainsi de marbre en découvrant le passé douloureux de Tallahassee. De même que le parcours de Columbus est tellement cousu de fil blanc qu'on s'en fiche un peu aussi. Sans s'acharner en poussant à nouveau la comparaison, on relèvera à ce sujet que là où Shaun of the Dead dévoilait progressivement ses thèmes, l'oeuvre de Ruben Fleischer délivre directement ses enjeux, et les appuie via la voix de Columbus, qui après l'épisode lourdement métaphorique du parc d'attraction (symbole perverti par les zombies de l'enfance, de l'innocence, lieu familial par excellence...), découvre que sa famille ce sont finalement ses compagnons de galère.

En définitive Zombieland s'avère une belle déception, d'autant qu'à la profession de foi de son réalisateur s'était ajouté un bouche à oreille flatteur. Une suite, voire une série télé étant à l'étude, peut-être que les promesses seront tenues prochainement. 

Ps: il y a un autre bon gag, vers le milieu du film. Je ne le révèlerai  pas afin de vous laisser la surprise (si vous ne l'avez pas encore vu), cependant j'ajouterai que ce gag doit cependant beaucoup à Tarantino...

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